Bonjour, ma question est un peu particulière et me donne un peu honte, je ,ne peut en parler a un médecin en face de moi, je souhaitais savoir si ma libido est normale car je ressent constamment des envies, je suis en couple tous vas bien donc je ne comprend pas merci de votre aide
patient
Cher(e) Patient, Il n'y a aucun honte à se poser des questions sur votre sexualité mais je conçois qu'il puisse être difficile d'en parler à quelqu'un. L’hypersexualité est définie par une fréquence excessive, croissante et non contrôlée du comportement sexuel dont les conséquences sont négatives pour la personne qui en est atteint. Ce comportement concerne essentiellement les hommes (5 hommes pour 1 femme) et débute en général à l’adolescence. Ce caractère obsédant prête à cette hypersexualite une notion d'addiction. La dépendance sexuelle, comme toute dépendance car elle est considérée au même titre qu'une dépendance à l'alcool ou à la drogue, comporte des phases (ou cycles). Ils sont au nombre de 4, et s'intensifient à chaque répétition : 1- Phase d'obsession (champ psychique dominé par les préoccupations de recherche de stimulations sexuelles) ; 2- Phase de ritualisation (précède l'acte sexuel) ; 3- phase compulsive (exécution de l'acte sexuel précis, et le sujet ne peut pas arrêter ou dominer son comportement) ; 4- Phase de désespoir (sentiment d'impuissance devant le comportement). Ces accès compulsifs apparaissent souvent comme la seule solution pour résoudre un problème du quotidien. Et le schéma se reproduit sans cesse sans pouvoir casser cette habitude. Il y a deux types de dépendance affective. La première est un état de dépendance envers une relation (exemple des couples « acro »), la seconde se manifeste par des poussée compulsives et incontrôlables de sexe : c'est une « boulimie sexuelle ». Cet état peut se révéler sous diverses formes, certaines sont tolérées par la société et d'autres condamnées. - l' addiction aux fantasmes sexuels. L’addiction est centrée sur la création de scénarios élaborés. L’addict imagine les moindres détails de l’acte sexuel et de ce qui précède, sans d’ailleurs forcément tenter de passer à l’acte. Ces fantasmes envahissent la vie de l’addict au point de lui faire perdre toute envie de connexion émotionnelle avec sa/son partenaire -l' addiction à la conquête sexuelle. Ce qui intéresse l’addict, c’est la première phase de la relation sexuelle. Celle qui nécessite de séduire le Reste n'a pas d'importance! - l'addiction au sexe inconnu. L’addict est excité par une relation sexuelle brève, immédiate avec un(e) inconnu(e) sans se préoccuper des risques ; - L'addiction au sexe tarifé. L’addict recherche une relation sexuelle dans laquelle il contrôle tout par l’argent - l'addiction au sexe monnayé. L’addict s’excite en vendant sa participation sexuelle à des photos ou vidéos pornographiques, en se prostituant ; - l'addiction au sexe voyeuriste. L’addict est excité par le pouvoir de surprendre d’autres personnes nues ou engagées dans des actes sexuels. - l'addiction au sexe exhibitionniste. L’addict est excité en s’exposant nu au regard d’autrui. Choquer et surprendre contribuent à accroitre l’excitation (voir la fiche sur l’exhibitionnisme) ; - l'addiction au sexe intrusif. L’addict cherche à imposer le sexe - l'addiction à l’échange sexuel violent. L’addict puise son excitation et son plaisir dans la douleur, infligée ou reçue. - l'addiction au sexe objet ou fétichisme . Le noyau d’excitation de l’addict n’est pas une personne mais un objet sexuel. -l'addiction à la pédophilie. L’addict est excité par la sexualité impliquant des enfants. - l'addiction au cybersexe. L’addict utilise les ressources d’Internet pour visionner ou échanger sexuellement (avec ou sans passage à l’acte) avec d’autres personnes. - la masturbation compulsive (5 à 15 fois par jour) Les raisons de ce comportement est propre à chacun en fonction de chaque histoire personnelle. Il faut souvent faire un travail sur soit pour savoir pourquoi de tels troubles apparaissent. Le fait de mettre des mots sur ces souffrances, d'alléger une culpabilité permet de sortir d'une impasse et de ce schéma : frustration conduisant à cette compulsion. Un quart des patients qui consomment de la cocaïne sont sujets à l’hypersexualité, une proportion qui atteint le tiers des usagers de drogues de synthèse. Diminuer voir arrêter ces drogues aura souvent un impact positif sur l’addiction au sexe. La dépendance sexuelle peut être soignée à l'aide de la psychothérapie et de groupes de paroles. Il n'existe pas de médicament miracle pouvant faire diminuer le désir sexuel. Si vous en sentez le besoin, n'hésitez pas à consulter un sexologue qui pourra vous aider à diminuer cette excitation, et à comprendre pourquoi. Les thérapies cognitivo-comportementales qui sont proposées, sont très efficaces et permettent d’améliorer l’estime de soi, de repérer certaines distorsions de pensée fréquemment associées, telles que le désir de performance excessive, l’absence de réciprocité dans les relations, l’autre apparaissant uniquement comme un objet dans la relation amoureuse ou sexuelle. Il faudrait que vous m'en disiez un peu plus pour que je puisse vous aider. Bien cordialement, Ceci n’est pas une consultation et n’a pas pour objet de la remplacer. Mes Docteurs n’est pas un service d’urgence.
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