Cher(e) Patient, Tout dépend si vous parlez de condylomes du col de l’utérus ou de condylomes génitaux (appelés aussi verrues génitales). L’un comme l’autre sont liés à la présence du papillomavirus, un virus qui est retrouvé chez 25% de la population. La transmission de ce virus se fait par contact direct (voie cutanée, génitale, orale, anale, oro-génitale etc…) Il existe 200 types de papillomavirus, chaque type donnant des lésions différentes allant des verrues plantaires que tout le monde connait aux fameux condylomes du col. Les condylomes du col de l’utérus se dépistent grâce au frottis cervico-vaginal qu’il est recommandé de réaliser tous les 3 ans. 50% des condylomes du col de l’utérus disparaissent tout seul sans rien faire, 40% se stabilisent sans jamais évoluer, et 10% peuvent évoluer vers des lésions pré-cancéreuses qui, si les conditions sont défavorables, peuvent parfois se transformer en lésions cancéreuses. Comme ce processus prend plusieurs années, le frottis permet de détecter les lésions avant qu’elles ne soient cancéreuses et de les traiter en amont. Les condylomes génitaux sont également dus au papillomavirus, mais pas du même type (types 16 et 18 pour les condylomes du col, types 6 et 11 pour les verrues génitales). Ils sont visibles sur la vulve et peuvent entrainer une gêne ou une douleur, mais n’entrainent pas de cancer du col du l’utérus et disparaissent quasiment toujours spontanément, même sans traitement. Cependant, l’évolution peut être longue : dans 1/3 des cas les verrues génitales disparaissent en 6 mois, dans 20% des cas en un an, dans 20% des cas en deux ans et dans 25% des cas elles mettent plus de 2 ans à disparaitre. Les crêmes locales à appliquer sur la vulve permettent d’accélérer la guérison, mais le traitement peu durer jusqu’à 3 mois avec des applications qui doivent être espacées (2 à 3 applications par semaine). C’est avant tout le temps qui ferra effet, et il ne faut donc pas que le produit vous brule au risque de causer des lésions encore plus désagréables. Concernant la contagiosité, il a été démontré que le virus restait plusieurs années dans la muqueuse même en l’absence de lésions visibles, et que la transmission restait possible un certain temps même après la guérison clinique. Un peu comme le virus de l’herpès au final. Il faut donc être capable de relativiser et comprendre que ce virus qui est présent chez un quart de la population fait partie de la plupart des être humains, même si l’on ne sait pas exactement pour quelle raison, et que la plupart du temps la cohabitation entre ce virus et son porteur se fait très bien. Concernant la gêne, il faut savoir que toute atteinte au niveau génital, et notamment lorsque celle-ci est liées à une infection sexuellement transmissible, peut entrainer des troubles d’ordre sexuels. Dans 99% des cas ces difficultés sont d’ordre psychologiques avec souvent une culpabilité qui peut entrainer une modification de la sexualité, une anxiété anticipatoire, des troubles de la libido, de la lubrification etc. Il ne faut pas laisser ces petites verrues prendre le dessus. Si vous suivez le traitement correctement, elles finiront par partir, et si vous faites votre frottis régulièrement tous les 3 ans, toute récidive au niveau du col sera détectée à temps. Parfois, malgré tout, le retentissement psychique et sexuel peut prendre le pas et dans ce cas il ne faut pas s’enfermer dans le mutisme mais au contraire : - parler de ses difficultés à son partenaire en premier lieur - en parler à son médecin si cela ne suffit pas, voir aller consulter un thérapeute si nécessaire. J’espère vous avoir apporté toutes les informations que vous attendiez et reste à votre disposition pour toute demande de conseil complémentaire. En cas de doute sur l’évolution des lésions vous pouvez joindre une photographie à votre question. Bien cordialement, Ceci n’est pas une consultation et n’a pas pour objet de la remplacer. Mes Docteurs n’est pas un service d’urgence.

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