En couple depuis 4 ans je n'ai aucune envie d'avoir des rapports sexuelles que ce soit avec mon compagnon mais personne d'autre ne m'attire non plus donc je ne pense pas que ça soit mon compagnon le soucis. Et lorsque l'on fait l'amour je n'ai aucun plaisir.
Et est-ce que cela aurait un rapport avec mes abcès, au niveau intime, que je fais à répétition ?
patient
Cher(e) Patient,
Vos abcès à répétition peuvent bien évidemment entretenir une attitude d'évitement par rapport à la sexualité.
Les abcès entrainant des douleurs, votre corps, au lieu d'associer rapport sexuel et plaisir, peut finir par associer le rapport à la douleur.
Le problème, c’est que à partir du moment où l’on entre dans une spirale où l’on fait moins l’amour, le corps s’adapte et en a de moins en moins besoin. En effet, les rapports sexuels entrainent la secretion d’ocytocyne, une hormone de l’attachement et du bien-être qui va stimuler la libido et donner envie d’avoir de nouveau des rapports. Lorsque l’on a pas eu de rapports durant longtemps, à l’inverse, le corps fini par s’en désintéresser, allant parfois jusqu’à entrainer des dyspareunies (douleurs lors des rapports) et des situations d’évitements, pouvant avoir un retentissement sur la vie de couple.
Après, il faut bien différencier trouble de la libido et aversion sexuelle.
On appelle aversion sexuelle la difficulté qui consiste à éviter tout contact sexuel de manière persistante ou récurrente, pouvant aller jusqu’au dégoût voir au rejet.
Cette difficulté est très souvent responsable d’une souffrance personnelle. Ce sont souvent des ressorts psychologiques inconscients anciens qui en sont à l'origine (femmes qui investissent totalement la maternité, femmes qui reproduisent le couple parental, traumatisme infantile etc).
On différencie l’aversion sexuelle de la simple baisse de libido, souvent transitoire et dont l’origine est très souvent liée aux conflits conjugaux qui finissent par user le couple et avoir un impact sur le désir et le plaisir. Ces « pannes sexuelles » existent tout au long de la vie de la femme, pas seulement à cause de la routine ou du désinvestissement conjugal.
Si vous pensez souffrir d'aversion sexuelle, le mieux est alors de se tourner vers un spécialiste qui vous aidera à trouver l’origine de ces difficultés et à les dépasser. Cela se fait dans le cadre d’une thérapie, avec un psychologue ou un psychiatre, sachant que le mieux est de trouver un psychiatre sexologue ou un psychologue sexologue.
Sinon, si l’idée d’une reprise de la relation sexuelle paraît tolérable, il faut la tenter. Petit à petit, le désir peut revenir, à condition de multiplier les occasions de se surprendre et de surprendre l’autre (dîners, escapades romantiques, tout ce qui recrée de la complicité…).
Je vous souhaite bon courage et reste bien entendu à votre disposition pour toute question complémentaire.
Bien cordialement,
Ceci n’est pas une consultation et n’a pas pour objet de la remplacer. Mes Docteurs n’est pas un service d’urgence.
médecin
