Sexologie

Besoin du conseil d'un sexologue?

Un docteur vous répond immédiatement, 24h/24

Question - Réponse : Abuser sexuellement, quelle solution?

bonjour, j'ai été abusée sexuellement par mon grand père entre 2 et 8 ans. aujourd'hui cela me pose problème car j'ai des blocages qui me pose problème dans ma vie sexuelle avec mon mari. nous nous disputons de plus en plus souvent car il voudrais que je me laisse aller et que je j'apprenne a "m'éclater" au lit. mais je n'y arrive pas et souffre de plus en plus de cette situation. mon mari connaît mon passé mais ne comprend pas pourquoi je n'arrive pas a oublier et aller de l'avant. Mon père ayant été très absent pendant mon enfance, mon mari pense que je devrait en discuter avec lui pour retrouver une vrai figure masculine dans ma construction. j'ai besoin d'aide mais ne sait pas vers qui me tourner. merci par avance pour votre réponse

patient

Cher(e) Patient,

Sachez tout d’abord que la situation que vous vivez actuellement est malheureusement très fréquente puisque l’on estime que 260 000 personnes par an subissent des abus sexuels dont 81% d’entre elles avant leur majorité. Dans plus de la moitié des cas d’abus survenus pendant l'enfance, l'agresseur est un membre de la famille en qui l’enfant avait confiance. Enfin, très peu de victimes ont bénéficié d’une prise en charge médico-psychologique rapide ou d’une intervention de la justice, cela augmentant encore le risque de séquelles psychologiques.
Nous savons aussi que plus les victimes sont jeunes au moment des faits plus les conséquences à long terme sont lourdes. Les effets sont multiples, à la fois sur la santé physique et mentale, entrainant parfois des pathologies psychiatriques, des addictions, des douleurs chroniques, des troubles du sommeil etc.… Il est difficile de se construire psychologiquement, socialement ou professionnellement après de tels traumatismes subis durant l’enfance.
Un des retentissements majeurs est celui sur la sexualité de la personne abusée. Cette dernière présente la plupart du temps des troubles sexuels qui peuvent se traduire par un manque de désir, du dégoût pour la sexualité, de la frigidité, une crainte ou un rejet du sexe opposé, une impuissance sexuelle, ou à l’inverse par une sexualité débridée, risquée ou une masturbation compulsive.
Normalement, quand tout se passe bien, à la période de l’adolescence ou plus tard, l’individu prend le temps d’explorer son corps, de construire sa sexualité et de la partager avec quelqu’un, il découvre son plaisir et son désir, c’est son choix. C’est tout l’inverse dans les cas d’abus sexuels, la sexualité est sous contrainte, beaucoup trop tôt, l’enfant est menacé, c’est son intégrité psychique et physique qui est impactée et cela est toujours traumatique. Des vécus de honte, de culpabilité, d’impuissance et de souillure sont alors associés à la sexualité. Et le désir et le plaisir qui sont habituellement liés à la sexualité ramènent, dans ces cas-là, la personne au drame qu’elle a vécu. La personne victime d’abus sexuel aura alors tendance à nier son plaisir et son désir. C’est à dire qu’en rejetant les actes qu’elle a subis, elle rejette en même temps son propre corps et ses propres désirs. La personne doit donc prendre conscience que ce n'est pas parce que quelqu'un a eu un désir pervers envers elle qu'elle doit désormais renoncer à son propre désir et à son propre plaisir à elle.
Pour le partenaire ou les proches, lorsque le temps a passé, les blocages, qu’ils soient d’ordre sexuels ou autres, sont difficiles à entendre. Mais le traumatisme, lui, ne connaît pas le temps qui passe et il reste toujours aussi vif si aucun travail d’acceptation et de compréhension de ce qu’il s’est passé autrefois n’est réalisé.
Concernant la sexualité, le partenaire peut également souffrir de son côté de la situation de sa partenaire et culpabiliser de lui demander de répondre à ses besoins sexuels, la crainte étant de réactiver des émotions liés aux évènements traumatiques de son enfance.
Au niveau de vos droits et dans votre cas, sachez que le délai de prescription pour les abus sexuels sur mineur est allongé et qu’il court vingt ans après votre majorité, vous avez donc jusqu’à vos trente huit ans pour saisir la justice. Parfois le dépôt de plainte et la reconnaissance par la société des préjudices subis, aident la victime à aller de l’avant.
Au niveau de la prise en charge psychologique vous pouvez vous adresser à un professionnel comme un psychologue ou un psychologue-sexologue qui pourra alors vous recevoir avec votre conjoint afin que vous puissiez comprendre ensemble les enjeux dans lesquels vous êtes actuellement tous les deux. En effet, la sexualité dans un couple, pour être épanouie, doit se vivre à deux et c’est à la fois individuellement mais également ensemble que vous devez apprendre à faire avec votre histoire pour avancer.

J'espère vous avoir donné quelques pistes et reste à votre disposition si vous avez besoin de conseils supplémentaires.

Bien cordialement,

Ceci n’est pas une consultation et n’a pas pour objet de la remplacer. Mes Docteurs n’est pas un service d’urgence.

médecin


Médecins diplômés en France

Garantie du secret médical

Données sécurisées

Réponse en moins de 15min


Question

Question

6,00€

la question

Chat écrit

Chat écrit

2,00€

la minute

Appel visio

Appel visio

2,00€

la minute

Appel audio

Appel audio

2,00€

la minute

MesDocteurs n’est pas un service d’urgence. En cas d’urgence contacter le 15.
logo


mesdocteurs.com © Tous droits réservés